L'eau à Pompéi

L'eau à Pompéi

Les Romains, grands consommateurs d'eau, devaient, pour approvisionner leur villes, construire d'importantes canalisations qui amenaient l'eau des montagnes. Ces canalisations s'appellent "aqueducs", du latin aqua, eau, et ducere, conduire. Les Romains ont construit l’un des meilleurs et des plus vastes réseaux de distribution de l’Antiquité. Au 1er siècle ap. J.C., treize aqueducs apportent l’eau à Rome . Ils fournissent près d’un million de m3 d’eau par jour.

A leur arrivée dans la ville, les 247 châteaux d’eau apportent l’eau sous-pression au rez-de-chaussée de chacune des maisons, par des conduites en pierre, en terre ou en plomb. Les romains ont mis également au point des pompes pour propulser l’eau. Des pistons et des valves font arriver l’eau jusqu’aux maisons et aux fontaines des plus riches.

Des ingénieurs planifiaient pour un aqueduc le trajet le plus régulier possible dans sa pente, en tâchant d'avoir recours le moins possible à des ouvrages d'art (ponts, tunnels, etc.). Ils préféraient détourner le cours de l'aqueduc plutôt que de construire un grand pont. En outre, ils utilisaient des canaux en maçonnerie à ciel ouvert (specus), qui étaient faciles d'entretien; mais les pertes d'eau étaient grandes (paysans qui viennent s'approvisionner sans autorisation, animaux qui viennent y boire, etc.). C'est pourquoi on les recouvrit ensuite de dalles. Au bout de l'aqueduc, on plaçait des bassins de décantation et des filtres pour obtenir une eau non potable (selon nos critères), mais claire. De grandes citernes permettaient de réguler le débit de l'eau.

Tout le monde ne pouvait s'offrir sa conduite d'eau privée. Ainsi, la ville possède un réseau de fontaines (fontes) où les gens pouvaient s'approvisionner en eau. A Pompéi, le réseau est si dense que chaque habitant se trouvait à moins de 40 mètres d'une fontaine. Ces fontaines, servaient aussi à se repérer dans la ville. Cependant, le réseau de distribution d'eau fut coupé suite au tremblement de terre de 62; on eut alors à nouveau recours aux anciens systèmes des compluvium, impluvium et

citernes souterraines pour s'approvisionner en eau.Ces sources d'eau courante ne servaient pas qu'à la consommation: tout le surplus se déversait dans les rues, les nettoyant ainsi de toutes les immondices qui s'y accumulaient. Car Pompéi, qui s'était déjà offert l'eau courante, n'avait pas l'argent pour construire encore des égouts partout dans la ville (des recherches plus approfondies montreront qu'un réseau d'égout existait); seul le forum en était équipé. Les gens devaient donc se déplacer sur les trottoirs et traverser la rue sur de gros blocs de pierre, sortes de passages cloutés, pour éviter de passer dans la gadoue

Les thermes - trois édifices à Pompéi (Stabianes, - s'alimentaient grâce à l'aqueduc en eau froide. L'eau était ensuite chauffée dans de grandes chaudières en plomb dont le fond en contact avec le feu était en bronze.Les palestres qui offraient une piscine (natatio) avaient aussi besoin d'eau. Les Romains connaissaient déjà le recyclage: dans la grande palestre, l'eau usagée de la piscine était ensuite réemployée dans les latrines (foricae) toutes proches.Comme l'eau courante à la maison n'était pas de mise, plusieurs bâtiments de toilettes publiques (latrines ou foricae) furent construits. L'eau y coulait en permanence, ce qui permettait d'avoir une certaine hygiène. Les boues qui ressortaient, une fois séchées, servaient à fumer les champs.